16 mars 2006 - 18h30 Boulevard Saint-Michel
Passant par là. A peu près par hasard ...
Attroupements. Le Boulevard est barré avant la Sorbonne. Des flammes. Quelque chose brûle sur la rue. Cris.
odeur d'incendie clameurs feu vert
Une gamine me demande si je vais réellement passer. Elle aussi doit. Je lui fais la conduite pour la rassurer. Nous dépassons la Sorbonne, l'émeute, les cris, les chocs. Vite.
équinoxe une gamine plus effrayée par les CRS
Arrivée de pompiers. Quatre hommes. Seuls. Calmes. Qui entrent dans la foule. Impressionnant !
pompiers montant en ligne sans casque
Tout le monde téléphone. Près de moi, un jeune reporter d'RTL. Un peu effrayé. Il commente en phrases saccadées, les chocs.
reporter écrivant son papier au téléphone
Cris. Explosions. Là-bas, on casse. Des flammes plus hautes. Cela brûle. Flux et reflux des jeunes. Nuages de lacrymogènes jusqu'en haut des immeubles.
En embuscade, des CRS attendent dans une petite rue.
clameurs les poulets dans l'ombre immobiles
lacrymogènes un fin brouillard sous les lampes
Je recule. Je ne veux pas être raflé.
manif : plus on s'éloigne plus on est vieux
Les nuages remontent le Boulevard, chassant les jeunes. Toux, pleurs, cris, téléphones ...
les gaz suivent la foule lentement
la foule reflue suivie du gaz odeur de poivre
Le gaz arrive. Je ne reculerai pas.
les jeunes refluent les gaz puis mes larmes
"Paris respire" ce soir le boulevard a une odeur de poivre
Redescente prudente. La nuit est tombée. Les grenades fusent, explosent.
tirs de grenades la courbe désordonnée de la fumée
fumée des lacrymogènes dans un coin il allume une cigarette
Un convoi manoeuvre pour une prise en tenaille.
convoi de poulets tout illuminé de bleu
la foule recule chassée par les gaz brume de printemps
étoiles filantes la grenade tombe dans la foule
Les flammes sont plus hautes. Des voitures vraisemblablement.
incendie le boulevard passe au rouge
sur fond de flammes de temps à autre une silhouette
Lacrymogènes encore. Un nuage chassé par le vent remonte le Boulevard.
la fumée avance la suite s'est perdue dans mes larmes
Il fait nuit maintenant. Je remonte vers le Pantheon. Un état-major stationne. Flics en civils. CRS attendant les ordres. Véhicules. Poste de commandement avec ses écrans, ses antennes. Des jeunes rôdent, téléphonent pour manoeuvrer leurs groupes.
la nuit est tombée des flics de tous les genres avant l'assaut
Robocops au repos discutant
armure de scarabé il ne lui manque des élytres pour être une bête
Pantheon ... "aux grands hommes ..." CRS en attente
Plus haut, les rues qui vont vers le Quartier Latin sont barrées d'une haute palissade. Silence. On est trois à s'approcher pour regarder par les fentes. Véhicules anti-émeutes pour enfoncer les barricades, paniers à salade, cars de CRS. Attendent dans la nuit.
voyeur ! le flic qui me regarde par dessus son mur
regard inquiet du CRS au dessus du mur
Au fait, j'aurais pu le dire Bonsoir...
Il faut bien quitter... La tension monte. Dans la nuit, cela va taper... Au coin du Boulevard, des CRS courent pour fermer, bousculant les gens. Vite, de justesse, se précipiter pour échapper à la rafle...
Plonger dans le metro.
sous terre seulement la brume du metro...